Le pic du Midi de Bigorre est situé dans les Hautes Pyrénées, et atteint une altitude de 2876 mètres. Il est connu entre autres pour la présence d'un observatoire astronomique et d'un relais de télévision, installés à son sommet.
J'ai eu l'occasion de découvrir son histoire et je me suis aperçu qu'elle ne se résume pas simplement à une implantation d'un relai. Le Pic d'aujourd'hui repose sur 300 ans d'aventures humaines. Mon immersion au Pic m'a permis de ressentir ce qu'ont vécu les protagonistes qui ont forgé ces 300 d'aventures humaines.
Voici quelques étapes de cette aventure :
1739 : Première mesures géodésiques effectuées par François Cassini
1741 : Tentative d'ascension de l'astronome François de Plantade (emporté par une avalanche)
1787 : ascension de Ramon de Carbonnières qui était un fervent admirateur des Pyrénées
1852 : Inauguration d'une auberge au col de Sencours (2378 mètres) qui fut soufflée par une avalanche
1860 : Maxwell-Lyte, photographe, fait une photo de l'éclipse solaire depuis le col de Sencours
1873 : L'histoire du Pic commence 300 mètre plus bas avec l'installation d'une station météo au col de Sencours. Ce projet est à l'initiative de Charles Champion du Bois de Nansouty et Célestin-Xavier Vaussenat. Nansouty y séjournera 8 années pour y faire des observations météorologiques de tout ordre pendant que Vaussenat sillone le pays en recherche de financement pour la construction de l'observatoire définitif.
1878-1882 : Construction de l'observatoire. Les travaux ont duré 4 ans parce que ils ne peuvent se dérouler correctement que quelques mois dans l'année (mi-juillet à octobre)
1882-1891 : Célestion-Xavier Vaussenat est le premier directeur de l'observatoire. Ingénieur de formation, il passe son temps à développer l'observatoire avec, notamment, la construction du Blockhaus pour héberger les instruments de mesures météorologiques
1892-1914 : Emile Marchand devient le second directeur suite au malaise cardiaque et décès de Célestin Vaussenat. Il s'attèle alors à continuer l'extension de l'observatoire et mène des recherches dans les domaines de la physique et de l'astronomie. Il a fait une quantité de mesures journalières considérables concernant la carte du soleil, les surfaces planétaires, le magnétisme terrestre, la séismologie,
Début 20ème siècle : création d'un jardin botanique afin d'étudier le comportement des plantes en haute altitude. Joseph Bouget sera l'instigateur de ce projet avec notement des essais de pousses de pommes de terre en 1934.
1904-1906 : Benjamin Baillaud entreprend la construction d'une coupole, d'un télescope de 50 cm de diamètre et d'une maison pour les astronomes. Les conditions météorologiques n'ont permis l'acheminement du télescope qu'en 1907 qui devient opérationnel un an plus tard.
1909 : Baume Pluvinel est le premier utilisateur du télescope et réalise d'excellentes images de la planète Mars
1914 : décès de Emile Marchand et début de la guerre.
1915 : il est décider de réunir sous la même autorité tous les instruments et personnels. Cette autorité est confiée à l'observatoire de Toulouse et à Joseph Rey, alors Lieutenant de marine, qui est nommé directeur et qui ne rejoindra son poste qu'en 1917.
1920-1937 : Démission de Joseph Rey, Camille Dauzère lui succède et ses premières actions sont la rénovation des locaux qui ont beaucoup soufferts par manque d'entretien.
1922 : Afin d'éviter la fermeture de l'observatoire, Camille Dauzère réoriente les acticités vers la géophysique qui devient donc le thème principal pendant les quinze années qui suivent : Joseph Devaux fait sa thèse sur le bilan thermique des champs de neige. Hubert Garrigue fait sa thèse sur la radioactivité. Camille Dauzère continue a mener des recherches sur la foudre et la grêle et en devient un expert de renommée nationale.
1930 : Retour progressif de l'astronomie avec Bernard Lyot qui met au point le premier coronographe qui l'observation de la couronne solaire en dehors des périodes d'éclipse
1937-1947 : Jules Baillaud prend la direction de l'observatoire du Pic en conservant ses responsabilités à l'observatoire de Paris. Dès son arrivée, il entreprend d'ambitieux travaux de rénovation, la construction d'un téléphérique et d'une ligne électrique depuis la vallée. Mais ces travaux ont subis un coup d'arrêt avec la seconde guerre mondiale. La priorité est alors donnée à la rénovation du télescope en vue de l'observation de la planète Mars en 1941 (période d'opposition) qui se fera avec l'objectif de 38 cm de l'observatoire de Toulouse. Le succès de ces observations ont relancé les projets astronomiques avec l'étude ou la rénovation de plusieurs télescopes.
1945-1947 : construction d'un câble de transport afin d'acheminer du matériel volumineux à l'aide de benne de transport.
1945-1949 : Réalisation de la ligne à haute tension
1947-1981 : Jean Rösch est nommé directeur de l'observatoire
1951 : Inauguration du téléphérique marquant ainsi la fin du portage humain des matériaux
Année 1950 : le développement de l'observatoire se poursuit avec l'arrivée de plusieurs équipes (ENA avec Jean Daudin, Université de Manchester avec Patrick Blackett alors prix Nobel de physique 1948, Ecole polytechnique avec Louis Leprince-Ringuet). Ainsi le télescope Baillaud a été utilisé pour préparer les alunissages du programme Apollo
1964-1980 : étude et réalisation d'un nouvelle coupole pour accueil le nouveau télescope Bernard-Lyot
Année 2000 : la menace de fermeture conduit les responsable locaux s'unissent pour transformer cet ensemble à un vaste site scientifico-touristique
1996-2000 : aménagements pour accueillir des visiteurs et installation d'un nouveau téléphérique. Ainsi ce lieu mystique devient à la portée de tous.
Ce lieu exceptionnel m'a inspiré ai j'ai décidé de faire cette présentation qui marie quelques dates historiques avec un panel de photographies que j'ai pu prendre à l'occasion.
Bon visionnage
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